■ Arme(s), habilité(s), pouvoir(s)
J'ai comme pouvoir Geist et je vais vous l'expliquer. Son  Principe est que Lucas peut invoquer à sa guise un puissant esprit qui a pour but de le protéger. Véritable golem, la créature obéit aux ordres de son maître bien qu’il priorise la sauvegarde de ce dernier et peut donc en refuser certains. Son Avantage est qu’il s’agit d’un redoutable combattant qui ne peut être tué, juste temporairement neutralisé. Son Inconvénient est qu’il n’est pas immortel pour sûr. S' il est dissipé, il lui faudra une journée pour pouvoir réapparaître. De plus, il est lent et bruyant vu sa taille et son armure, autant dire qu’on abandonne toute discrétion une fois qu’il est là. Etrangement, il rechigne à entrer dans les lieux saints et ne peut pas être invoqué dans les lieux les plus saints (exemple : il rechigne à entrer dans une simple chapelle mais ne pourra carrément pas être invoqué dans une cathédrale où un prélat fait un sermon).

■ Mental
Rien que de savoir Lucas occupant un poste à responsabilités comme Douanier peut surprendre, surtout quand on connaît le rouquin : il n’a jamais été un bourreau de travail ni un leader, il essayait d’ailleurs souvent d’éviter les deux. Paresseux peut donc lui correspondre même si le réduire à cela serait grossier. Parlant de grossièreté, cela rebute Lucas : il a été éduqué pour avoir le niveau de classe d’un aristocrate et donc entendre quelqu’un jurer comme un  charretier a tendance à l’irriter. Très distingué, le jeune homme adore avoir du style et on pourra donc souvent le voir épousseter ses vêtements, regarder dans un miroir si tout est en ordre et éviter de se salir. Gardant en toute circonstance un vocabulaire élevé, le jeune homme ne répond pas à une provocation autrement que par une série de phrases élaborées cachant parfois une insulte sanglante.

Cela peut être comparé à de l’arrogance, a du cynisme et à un être insupportable pour le résumer en un mot et… C’est le cas mais heureusement il n’y a pas que cela sinon Lucas aurait souvent fini avec un coup sur le nez ou deux.

Pour pouvoir lancer des commentaires visant juste ou faisant mal, il faut savoir observer son interlocuteur, son ‘’ennemi’’ et pouvoir le comprendre. Pour cela,  Lucas a développé un sens de l’observation aiguisé et son métier de douanier où il doit observer tout et tout le monde en se montrant plus malin que les petits malins ont développé les sens du jeune homme. Après tout il faut être très observateur et avoir un bon instinct pour sentir quand un voyageur ment et cache des choses ou quand quelqu’un qu’on pensait être de bonne fois depuis longtemps nous a en réalité caché ses petits ‘’arrangements’’ n’est-ce pas ?

C’est d’ailleurs pour cela que le rouquin est un bon élément dans son service : il a de l'instinct et il adore ce jeu du chat et de la souris pour trouver le petit élément révélant le pot au rose. Une fois persuadé que quelque chose ne va pas, il va suivre la piste jusqu’au bout et n’abandonnera pas. Ce côté volontaire est aussi particulièrement présent lorsqu’il est avec ses rares amis : lorsqu’il fait quelque chose, il le fait jusqu’au bout de façon fiable et passionnée.

Du coup et bien… Si vous parvenez à vous lier à Lucas, n’hésitez pas à lui demander un service, il vous aidera sans ménager ses efforts mais attention : si par contre il vous a dans le nez, il vous emmerdera… Sans ménager ses efforts.


■ Physique
De petite taille, le jeune homme a un air boudeur plaqué sur le visage en quasi permanence. Cela lui a d’ailleurs valu le surnom de ‘’prince gâté’’ en étant jeune car effectivement il a tout du prince pour le reste de son apparence. Des traits harmonieux, une chevelure rousse flamboyante et des yeux assortis, d’un rouge brillant vivement sous des sourcils arqués de manière inquisitrice. Oui, tout pour représenter le genre d’enfant qui vous observe d’un air que les adultes jugent irrespectueux, mauvais, capricieux. Pas engageant n’est-ce pas ? Heureusement aujourd’hui même si il n’est pas beaucoup plus grand, personne ne prend plus Lucas pour un sale gosse… Plutôt un sale emmerdeur adulte avec tout ce que ça implique.

Lorsque Lucas n’est pas dans sa tenue officielle de douanier (qui fait presque penser a un uniforme militaire noir avec les décorations assorties), le jeune homme préfère les hautes tenues, les gants et bottes en cuir le plus fin. On peut d’ailleurs dire qu’une bonne partie de son salaire passe dans ses vêtements, oui oui. Il dédaigne en revanche les bijoux, piercings et autres accessoires.

Bien qu’il ne la porte pas en dehors de son travail, Lucas porte parfois à la ceinture une épée dans un fourreau qu’il a fait rehaussé d’or en dépensant dans ses propres deniers. En dehors de cela, la seule arme qu’il porte est une dague dans un fourreau encore plus ouvragé et décoré d’un symbole : une plume devant un cadenas. Ce symbole a une certaine importance mais si on pose la question, Lucas aura toujours la même réaction : il se frottera la nuque mal à l’aise et répondra que c’est le symbole de sa famille depuis aussi longtemps qu’il ne s’en souvienne. Peut-être que les souvenirs liés à ce symbole ne sont pas si bons car là où le jeune homme se frotte nerveusement repose une cicatrice, comme celle qui pourrait être laissée par un fouet. C’est d’ailleurs la seule marque qui orne son corps, le reste étant d’une pureté presque insultante.


■ Histoire
-ARRETEZ-LE !!!

Le cri retentit dans la cour du bâtiment d’Exilian, perturbant la quiétude de cette fin d'après-midi. Dans un bureau à l’étage, deux personnes soupirent en cœur. Le jeune homme aux cheveux rouges repose sa tasse de thé à peine entamée sur la table et son interlocutrice affiche un sourire contrit. Le rouquin de petite taille regarde par la fenêtre et finit par dire :

-pas de repos pour les braves hein ? Je vais voir ce qui se passe, on ne sait jamais qu’ils aient besoin d’aide.

La femme devant lui hoche la tête et remet en place sa chevelure blanche. Sa robe aux tons crème et dorés flotta brièvement autour de son corps et elle se leva en s’emparant de son éventail. L’inconnue adressa un sourire à Lucas avant de glisser sur un ton amical et sincère :

-Nous poursuivrons cette discussion plus tard. Va, fais ton devoir cher Lucas.

Le jeune homme haussa un sourcil puis finit par secouer la tête et descendre jusque dans la cour. Le cas qui se présentait au jeune homme était comme beaucoup d’autres : un quidam avait décidé que les lois de la cité étaient indignes de lui et avaient donc décidé de passer des produits jugés inadaptés en douce. Les moyens d’Exilian avaient découvert la supercherie et maintenant le marchand s’insurgeait et cherchait même à se montrer agressif puis à fuir en voyant que ça ne servait à rien. Descendant les marches rapidement, Lucas déboucha juste au moment où visiblement le hors-la-loi déboulait de l’autre côté. Le choc envoya le douanier au sol et il se cogna violemment la tête par terre. La chose qu’il entendit tout de suite après fut un grondement tonitruant et furieux ensuite le bruit d’os brisés, des cris de douleur et de surprises puis un silence ponctué de gémissements et d’ordres aboyés. Lucas se relève avec un mal de crâne certain : il a dû s’ouvrir le crâne en tombant vu que du sang souille son gant quand il l’enlève. La première chose qu’il voit en se remettant d’aplomb est une silhouette presque enfoncée dans le sol et un colosse armé d’une grande massue qui toise les autres douaniers. La voix du rouquin, bien que tendue par la douleur, s’élève fermement :

-Merci Geist mais ça suffit à présent, il n’est plus dangereux.

La haute silhouette gronde et pose son arme tête contre le sol, comme un gardien défiant silencieusement à un adversaire d’approcher. Le douanier se massa l’arrière du crâne et grimaça, ça faisait mal mais il avait connu pire, surtout durant son enfance. Regardant Geist gronder, il secoua la tête et les souvenirs affluèrent : son père, la bouteille à la main, un couteau dans l’autre. La souffrance brûlante de la lame dans son corps puis le sang et les os brisés quand Geist était apparu du néant pour détruire os par os son géniteur. Cela avait été la première et plus terrible manifestation de son pouvoir. Il avait souhaité faire aussi mal à son propre père qu’il avait mal à l’instant T et son souhait s’était exaucé. Oh, on pourrait arguer qu’un coup de couteau donné par un homme mauvais et alcoolique était moins grave que 18 coups de masse en acier mais allez expliquer cela à un enfant qui se vide de son sang sans vraiment comprendre ce qui se passe.

Grognant il laissa leur médecin attitré l’examiner après que le dit médecin se soit penché sur la carcasse en miettes du marchand transportant des produits illégaux. Vu la gravité du crime commis par le marchand (car il n’avait pas juste tenté de faire passer du chocolat marqué d’embargo, soyons honnête), c’était juste pour s’assurer qu’il survivrait jusqu’à son jugement. Heureusement Lucas n’avait rien de grave mais cet interlude permit de voir au jeune homme que son interlocutrice de tout à l’heure l’observait depuis la fenêtre… Avec attention. Elle tira quelque chose de sa robe en observant fixement le gardien du douanier puis rangea le dit objet et disparut du champ de vision du jeune homme.

Il la retrouverait plus tard mais en tous cas il avait assez fait pour aujourd’hui, mot du médecin. Revenu dans sa villa cossue, le jeune homme se servit un grand verre de vin et l’avala d’une traite. Se posant dans le canapé rembourré, il soupira et leva les yeux vers un portrait brûlé. Les personnages dessus étaient à peine visibles, leurs traits gommés par la marque du feu. Il s’agissait du seul souvenir de ses parents, si on oubliait la maison bien entendu. Se réservant du vin, il en rebus un peu, n'appréciant pas trop de sentir sa tête tourner brutalement après si peu d’alcool. Ceci dit, sa blessure à la tête et sa fatigue y étaient peut-être (sûrement) pour quelque chose. Posant la tête sur le dossier du siège, le rouquin se surprit à fermer les yeux et à se replonger dans les souvenirs de sa vie.

Il avait toujours été un peu ‘’particulier’’ depuis sa tendre enfance : une affinité avec la lecture, le feu, et les phénomènes étonnants même pour un monde comme celui dans lequel il vivait. On disait dans son dos que sa mère avait trop fricoté avec les démons pourtant le père du jeune garçon n’avait ni cornes ni ailes ou pouvoirs spéciaux, c’était un simple douanier sans histoire qui était doué du pouvoir de lire les pensées de surface des gens. Tout allait bien jusqu’à un soir où la mère de Lucas et son père eurent une violente dispute à propos d’un secret que sa mère avait laissé échapper. Le jeune garçon n’avait rien compris à l’époque mais tout ce qu’il sait c’est que ce jour-là, sa mère est partie. Des années s’écoulèrent et le terrible drame qui annonça l’arrivée de Geist se produisit. Lucas avait été si déboussolé et terrifié qu’il avait fui mais où qu’il aille, l’imposante créature le retrouvait à chaque fois. Épuisé, le garçonnet laissa le monstre responsable de la mort de son père s’approcher et la chose fit quelque chose de surprenant : il enlaça Lucas, tendrement, de manière paternelle.  Alors que la pluie commençait à tomber et que la créature le lâchait sans un mot, une voix féminine retentit :

-Lucas, mon chéri, ne crains rien. Geist est ton protecteur, il aurait voulu être là pour toi plus tôt mais la situation était si compliquée. Sache juste ceci : l’homme qui est mort ce soir n’était pas ton père même s' il l’a cru pendant des années. C’était un homme mauvais et je ne puis pas dire que je regretterait sa mort. Je t’expliquerais toute l’histoire un jour, quand tu seras à même de comprendre. En attendant ce jour, tu rencontreras bientôt monsieur Leiner, il t’aidera à gérer ta nouvelle vie. Geist sera aussi là pour toi, il viendra si tu as besoin d’aide ou si tu apprends à simplement lui demander…

Perdu dans les souvenirs, Lucas fut soudain ''réveillé'' par la main chaude et chaleureuse de Leiner. Le vieillard avait été son précepteur et son majordome depuis ce soir-là. Levant les yeux, il cilla. Cela ne le frappait que maintenant mais avoir revu ses souvenirs fragmentés lui avait rappelé que la femme avait une voix si proche de celle de sa mère mais avec des nuances bien présentes, c’était si étrange. Le vieil homme s’éloigna après avoir soufflé à son ‘’maître’’ que quelqu’un désirait le voir. Lucas accepta la visite malgré l’heure qui se faisait tardive et haussa un sourcil en voyant s’annoncer la femme en robe couleur crème et aux longs cheveux blancs.  Pourtant quelque chose lui soufflait qu'il n'avait pas à être surprit, que tout était à sa place et qu'il allait bientôt comprendre le fin mot de l'histoire. La femme s'assit donc et Lucas lui servit un verre qu'elle prit poliment. Poussant un petit soupir après un silence inconfortable, l'inconnue prit enfin la parole :

-Lucas, ce que je vais te dire va te choquer. Tu ne te souviens peut-être plus vraiment de ton histoire, de ton enfance et c'est normal : j'ai tenté de modifier tes souvenirs pour que tu ne te souvienne pas trop de ce qui se passe. Je ne voulais pas que tu te souvienne des fautes que j'ai commises et dont je ne suis pas très fière. Je ne voulais pas non plus que tu te souvienne que l'homme que tu prenais pour ton père n'est qu'une vulgaire marionnette que je gardais pour donner le change. Je ne voulais pas non plus que tu te souviennes du fait que je suis partie pour ne revenir que maintenant mais pourtant me voilà à présent et je vais te donner tous les détails.

Effaré et pourtant étrangement rassénéré, comme si il avait enfin la confirmation de vieux doutes, le jeune homme  se penche en avant et écoute, ses mains serrées sur la hanse de sa tasse de thé. La sorcière commença donc son récit. Elle raconta à Lucas comment il était venu au monde et le jeune homme faillit en lâcher sa tasse : il était le fils d'un... Démon ? Et la femme en face de lui, sa mère. Elle était une sorcière ayant conclu un pacte et qui avait fini par changer en quelque sorte les termes du contrat pour que le démon reste à ses côtés. Un véritable amour ou un calcul ? Il ressenti une forme de dégoût naître envers cette femme qui était sa mère mais il l'étouffa : il était né de leur union donc pouvait-il juger cette femme comme une sale menteuse manipulatrice ? Surtout que les regret qu'elle affichait semblaient sincères. Il continua donc d'écouter, les lèvres serrées. Elle lui conta l'histoire d'un démon qui aimait une sorcière humaine mais dont l'union était mal vue. Les démons assassinèrent donc le ''père'' de Lucas et dispersèrent son âme dans les royaumes, de multiples fragment d'un vert émeraude s'écrasant dans les royaumes et Exilian.

La femme plongea ses yeux dans ceux de Lucas et lui demanda d'accepter d'essayer de retrouver les fragments de l'âme de son géniteur. Toujours un peu choqué, le jeune homme ne su que répondre...

Et quand le rayons de l'aube surprirent le jeune homme qui regardait sa ''mère'' partir sur le sentier menant hors de la maison... Il ne savait toujours pas si il avait bien d'accepter cette quête insensée.